On en parlait depuis des mois, comment s’entraîner pour, comment s’alimenter pendant la course, sur quel rythme partir et à partir de quand est-on censé commencer à souffrir?
Autant de questions pour nous autres, coureurs du Stade Genève habitués au demi-fonds et à l’athlétisme depuis plus de 10 ans, mais certainement pas au marathon (à l’excéption d’Alain et Julien). En ce qui me concerne, l’entraînement a été très maigre (très maigre) et j’ai pris cette course comme un défi un peu fou, loin de la préparation minutieuse à laquelle on est habitué en athlétisme. Après avoir été blessé de octobre 2014 à mars 2015, j’ai repris l’entraînemnet progressivement mais ai changé de chaussures (mes anciennes chaussures me faisait mal) et suis parti sur des minimalistes New Balance et Merrell. Afin de m’y habituer, j’ai essayé d’y aller progressivement et n’ai donc pas fait beaucoup de volume. Pour un marathon c’est une équation difficile à vérifier.
Une sortie longue de 27km pour plus long entraînement, c’est bien peu entraîné que j’ai pris le départ.
42.195 km vu de l’intérieur
J’ai tenté de partir sur un rythme de 2h48 (n’ayant aucune idée de ce que je pouvais faire et dans quel état j’allais finir). Temps au km de 3’59”. Une endurance mais une longue endurance… Après avoir eu l’occasion d’appréhender la 2ème partie de course durant les 15 premiers km (oû je me suis clairement ennuyé), je suis entré dans la course.
Passage au semi-marathon en 1h22’40” et fin de la première boucle. Que ce fut dur de m’imaginer faire une 2ème fois la même boucle de 21km! On m’avait tellement parlé du fameux “mur du 30ème km” que j’appréhendais cette borne kilométrique. Passage au km 25, plus que 17km (c’est un Morat-Fribourg, argghhh!!!). Objectif 30ème et après on verra. Puis le 33ème, 34ème, 35ème. Pas de mur! C’est progressivement de plus en plus dur et les mollets hurlent depuis longtemps déjà… J’oscille entre espoir de l’arrivée et découragement profond de me dire qu’il reste encore 7.2km (c’est une course de l’Escalade, argghhh!!!). L’aspect positif dans ce 2ème semi est le fait que je suis sans cesse remonté au classement. Puis les km 36, 37, 38 et la souffrance qui s’invite sans aucune gêne. C’est de pire en pire et mentalement beaucoup de choses viennent à l’esprit.
Dans ma tête au 40ème km c’était presque fini. Ben si ça c’est pas une erreur de débutant… Les 2 derniers km ont été un véritable calvaire avec des jambes qui ne répondaient plus très bien et des douleurs partout. J’ai terminé en faisant un sprint juste avant l’entrée dans le Musée des transports, arrivée de la course. Je boucle donc ce “long-jog” en 2h44’14 à la 14ème place! Avec un 2ème semi en 1h21’34, contre 1h22’40 au premier. Pour une première, c’est plutôt un bon signe et avec un “negative split” en prime!
Une performance d’équipe pour des anciens coureurs de 800-5000m…
Alain McLaren boucle malheureusment dans le dur (et pour le classement par équipe!) en raison d’une douleur au genou survenue au 30ème, il était sur des bases 2h40, en 3h04’35. Nathaniel Kleiner boucle son premier marathon en 3h03’21 et Eric Revuelta en 3h35’52. Michael Boehler est malheureusement contraint à l’abandon en raison de douleurs au dos. Nous terminons tout de même 2ème par équipe aux championnats suisses! Good job les guys!
Après la course c’est une autre histoire. Il faut dire que je l’avais cherché avec mes minimalistes… La rentrée à l’hôtel a été une épreuve en soi, tellement mes jambes était mortes. Je pouvais pas marcher à plus de 2-3 km/h je pense… Et le lendemain matin est encore pire. Je me suis retrouvé soudainement à l’AVS… Espérons que ça soit temporaire!
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