Vice-champion suisse par équipe aux championnats suisses de cross

2016, le fond du trou puis…

L’année 2016 est derrière et c’est tant mieux! Fin 2015 et suite à une situation professionnelle compliquée, j’ai souffert d’un épuisement généralisé (burn-out) qui m’a cloué chez moi durant plus d’un mois, arrêt de travail à l’appui. Plus de force, plus d’énergie, le cerveau en compote et les jambes aussi. Le fond du bac ça ne s’explique pas, ça se vit malheureusement. Avec tous les symptômes physiques que cela comprend. “C’est psychologique tu verras, bouge-toi, fais quelque chose, pourquoi tu ne veux plus courir, si on veut on peut…” Beaucoup n’ont pas compris, certains m’ont soutenu. En réalité c’est incroyable à quel point ça peut être intense et déroutant. Il a fallu une bonne année à cogiter et à tourner en rond pour reprendre progressivement des forces, entrevoir le futur avec davantage de clairvoyance, pas à pas et à coup de rechute mais avec l’espoir d’être sur le bon chemin.

2017, le début d’un nouveau cycle

Sportivement, l’éclaircie est venue à Meyrin, lors des Foulées Automnales fin novembre. Hors de forme mais avec quelques semaines d’entraînement dans les jambes, l’envie de montrer que je pouvais encore courir l’a emporté. Montrer à moi-même j’imagine. Une 2ème place sur les 5km en 15’54 qui a été pour moi synonyme de renaissance. Puis c’était l’Escalade. Ah l’Escalade! 23’18! Une autre bonne surprise qui prouve qu’il reste quelque chose de ma forme. Début 2017, l’entraînement a repris et s’est poursuivi avec une routine retrouvée, progressivement.

Les Suisses de cross comme catalyseur

Puis on me propose de faire les Suisses de cross le 5 mars à Köniz, sur le long et pour le classement par équipe. Mon ventre se noue, l’enthousiasme me gagne. Je demande un jour de réflexion. Une heure a suffit. 4 ans après ma dernière apparition sur le cross j’allais courir le cross long en élite. Sans pression? Allé allé, on ne va pas à un Suisse de cross long, où j’ai vécu mes plus beaux succès et mes plus belles émotions sans pression. Alors dans la voiture, le stress monte, on ne sait pas pourquoi. Ou plutôt si, la possibilité de réussi quelque chose…

“Il faut courir pour l’équipe…”

Alors que le vent soufflait en tempête et même si je n’avais pas de jambes durant l’échauffement (bon signe?), je tentais de me dire que le cross je connais, que l’instinct reste présent et qu’il ne me fera pas faux bon cette fois-ci. 10 boucles de 1km sous la forme d’un aller retour avec comme arbitre le vent et la pluie. 500m vent de face à bloc, 500m vent de dos, à bloc aussi… Dès le départ c’est dur, le vent est si violent que c’est l’asphyxie. Puis à la moitié de la boucle, virage à droite et le toboggan de retour nous envoie à toute allure vers le tour suivant. Et ainsi de suite. Il faut tenir pour l’équipe, vers la 15ème place dans un 2ème groupe de poursuivants, mais je sens que beaucoup de monde est juste derrière moi. La pression est là et je ne peux pas ralentir. Les tours s’enchaînent et lors du 9ème un concurrent bâlois me dépasse pour accélérer (je ne l’avais pas encore vu mais je savais qu’il était dans l’équipe concurrente pour le podium). L’instinct arrive. En plein vent de face j’accélère avec je ne sais quelle énergie et notre groupe explose, moi en tête, ne sachant pas quelles ressources utiliser pour l’ultime boucle. Ce moment tant craint arrive, où l’effort se durcit encore et où le dilemme entre “abandonner” ou tout donner se pose. L’équipe et l’orgueil me propulsent et je donne tout dans le vent pour finir sans jamais me retourner. Le groupe a explosé, j’ai tenu et même dépassé des concurrents pour me placer 11ème, à 3’25 de moyenne. Ce classement a la goût de la victoire pour moi et nous nous classons 2ème par équipe à 1 place de la victoire. Tant pis, il faudra se satisfaire de ça aujourd’hui. Ce résultat est pourtant inespéré mais on ne peut s’empêcher de penser à la première place…

Le phénix renait toujours de ses cendres…

… ou presque. Cette course est une victoire et redonne l’énergie pour revenir et me projeter dans des pensées qui m’avaient quitté voilà plus de 4 ans… courir et progresser!

Let’s go the extra mile!

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