Après un printemps chargé sur route, cap sur la piste et le 5000m

 

Le Tour du Canton s’est donc terminé mercredi passé à Bellevue et avec lui un beau printemps de route, une saison pleine comme il n’y en avait plus eu depuis plusieurs années.

Après une 11ème place aux Championnats Suisses de cross long, une 4ème place au Tour de Presinge en mars, une 2ème place à la Course des Ponts, une 3ème place au semi-marathon de Genève, l’objectif de ce printemps, et une 2ème place au Tour du Canton, je ne peux pas me plaindre. Il manque une victoire mais le classement est de toute façon très relatif et dépend de ses concurrents, ce sera pour cet automne…

Une dernière étape du Tour dantesque, entre éclair et tonnerre

Me sachant au pied du mur pour cette 4ème et dernière étape du Tour du Canton 2017 (Bellevue), j’avais deux possibilités. Premièrement, me contenter de ma 3ème place, confortable, pour ce qui restait une jolie performance. Deuxièmement, aller chercher la 2ème place à 8” seulement mais sur une étape de moins de 7 km où tout peut arriver avec un Daniel Welday très constant et réaliste depuis le Tour de Presinge. Mon ventre noué a trouvé la solution pour moi : la deuxième. C’est votre dernier mot Alexandre? C’est mon dernier mot Jean-Pierre. Et bien merde alors. Le stress, les jambes lourdes, l’orage, pas envie de se faire mal une 4ème fois de suite, etc. la totale quoi!

Alors je suis allé me réveiller à l’écart en faisant des accélérations et en me mettant en mode warrior, m’énervant artificiellement pour libérer l’explosivité, car c’était la seule solution. Et ce qui devait arriver est arrivé. Dès le coup de pistolet et sous d’inquiétants éclairs, je suis parti vite, très vite, trop vite? A 2’57 au premier km, qui comptait tout de même 18 m de montée. En tête et ayant même creusé un écart, j’ai essayé de ne pas me poser de question lors du 2ème km, intégralement en montée, tant et si bien qu’arrivé en haut mes bras étaient lactiques et mes jambes cotonneuses. Pas bon ça… ce n’est pas un 5000 m sur piste, et même… Mais Daniel était déjà lâché et le trou était clairement réalisé. Restait ensuite à tenir et enfoncer le clou dans la longue descente, parfois sinueuse, parfois sur de la piste finlandaise, parfois à éviter les branches. Après m’être fait reprendre par Sergio Dias, il fallait que je reste fixé sur l’avant et ne rien lâcher jusqu’au final. A l’agonie, j’ai essayé de minimiser l’écart sur la tête, sachant que ça pouvait m’aider à me donner un but et à accroître mon avance. Point étonnant à Bellevue, les km semblent être plus longs. Effet de la relativité ou simple conséquence de l’épuisement? Après avoir posé la question à de nombreux physiciens du CERN, j’ai à nouveau choisi la réponse numéro 2.

C’est au terme de ce long calvaire, à bloc littéralement de bout en bout, que j’ai pu me retourner pour constater si j’étais tiré d’affaire. Pas lucide du tout et épuisé, j’ai pu attester “au pif” que c’était suffisant avant d’aller me coucher un peu plus loin sur le sol et hyper-ventiler en paix. Amen. Après 7 bonnes minutes passées à terre, la vie a repris gentiment son cours pour moi.

J’ai finalement repris 25” à Daniel et ai donc réussi  mon objectif de la soirée, aller chercher cette 2ème place finale! Bien peu de choses mais si important!

Back to the basics, la piste et son impartialité

Le lendemain, sous la chaleur, j’ai eu de la peine à boucler 40′ de footing… La mouette (le bateau donc) pour rentrer chez moi a souvent été évoquée dans les options majoritaires par mon cerveau. Puis j’ai récupéré et me suis projeté vers l’avenir. L’avenir c’est la piste. Un beau slogan politique. Après quelques vérifications, mon dernier 5000 m sur piste remonte à 2012… Autant dire une éternité. L’objectif de l’été sera double. Premièrement, les Championnats Suisses élites à Zürich le 21 juillet, sur 5000 m. Deuxièmement, aller titiller mon record personnel, 14’30” réalisé à Koblenz (All) en mai 2011. Ici, à choisir, je prends les réponses 1 ET 2.

Mais la piste est impitoyable et terriblement exigeante tant du point de vue de la préparation, que de la concurrence, et que du jugement du chronomètre! L’athlétisme sur piste, ça me projette 15 ans en arrière lorsque tout a commencé, c’était la jeunesse et l’insouciance, les séries sur piste, la franche rigolade parfois mais le cap fixé vers le chrono, tu sais où tu vas, année après année. Et pourquoi pas de nouveau en 2017? Pour cela, une première prise de contact aura lieu ce vendredi soir, à Ambilly (Fra) sur le coup des 22h50. Objectif moins de 15′ pour une première depuis … 2011 justement!

#fingercrossed

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