Après une année quasi-blanche, avec une motivation aussi volatile que la bourse et la devise britannique et des douleurs sous le pied et derrière le genou, j’ai recommencé à courir en septembre avec l’idée de me re-familiariser à ce sport que je connais si bien.

Quelques semaines de reprises, sans chrono et en footing et Morat-Fribourg a (déjà) été comme une évidence. Objectif? Moins d’1h05 après avoir fait sortir une collombe du chapeau et donné la bonne aventure… Autant dire aucune idée.

Départ prudent donc et tentative de gestion de ma course jusqu’à Courtepin où je me sentais ma foi assez bien. Logique, il s’est mis à pleuvoir à cet endroit et dans ma tête s’est formulé cette pensée bizarre à l’encontre de mes compagnons de labeur: “mes lascard, s’il pleut vous n’avez aucune chance contre moi”. Si en plus la Sonnaz approche alors là c’est carrément “on se voit à Fribourg les gars”. En effet, et sans prétention aucune, je me suis fixé l’objectif de poser une attaque en bas de la montée en essayant de pas me faire poser dans la descente qui y mène (oui dans les descentes, d’autres devaient se dire pareil que moi lors des montées).

J’attaque donc et produit mon effort, le virage épingle et les cloches me donnent des ailes, comme toujours et j’arrive bien déconfit en haut mais comme prévu, devant le groupe. Je ne me retourne pas et sais que je dois directement relancer pour ne laisser aucune chance de revenir. Martina Strähl et un autre coureur sont en ligne de mire et je me fixe l’objectif de “rentrer” sur eux. Arrivé à Saint Léonard, je dépasse le concurrent masculin mais reste à 10-15” de Strähl qui tient avec une intensité incroyable. Là je sais que c’est la guerre et que la ligne est l’objectif. La seule bonne nouvelle est que chaque seconde qui passe est une seconde en moins, mais bon…

La flamme rouge, la dernière montée, la gueule grande ouverte et le style digne d’un populaire ivre après une fondue pure vacherin, la ligne d’arrivée et le temps surprise de 1h01’13, 33ème.

Au delà de la perf, la manière et la volonté m’ont beaucoup surpris. Je suis encore un coureur et le marathon de New-York, bien qu’ambitieux et à priori absurde comme objectif, peut confirmer ma croyance d’être “encore un coureur”!

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